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  • Cet objectif couvre 130° Samyang XP 10mm f/3.5.

    Ah, l'ultra grand angle. Un délire "artistique" sur les lignes dans Notre-Dame d'Amiens Il en existe deux types: Le fisheye, qui déforme les lignes et offre un angle allant de 170° à plus de 220 pour les plus fous... Ces objectifs, très utilisés dans des clips musicaux ou dans la culture "street/skate" sont très sympa en architecture, mais ils ont un peu une image de "jouet". En effet, ils ne reflètent pas la réalité des lignes, et ne traduisent donc pas forcément fidèlement l'esprit d'un bâtiment ou la profondeur d'un paysage. Le rectilinéaire. Comme son nom l'indique, conserve des lignes droites, et c'est très important à retenir comme différence, car un 15mm fisheye voit beaucoup plus large qu'un 15mm rectilinéaire, bien que leur focale soit la même ! Bref, les rectilinéaires créent des perspectives vertigineuses à l'aide de leur angle de champ supérieur à celui de l'oeil humain. On a donc l'impression de voir un monde amplifié. Le moindre mouvement change énormément le comportement des objets en bord de cadre, il faut donc être vigilant au cadrage. C'est bien sûr cette deuxième catégorie d'optiques qui va nous intéresser, mais avant, on va faire un tour côté Fisheye. Sur ma monture Canon EF, plein format donc, le Fisheye de référence est un zoom 8-15mm f/4 L USM. Doté d'un autofocus, c'est LE fisheye parfait, qui passe du fisheye circulaire au fisheye diagonal. Son ouverture est correcte à f/4 et son AF silencieux est précis, mais bon à de tels angles on vit à l'hyperfocale. Voilà une petite idée de ce qu'il peut sortir: Canon EOS 5Ds, EF 8-15 F/4 L Fisheye USM, 15mm f/11, Notre-Dame d'Amiens Canon EOS 1Ds mark III, Samyang 8mm f/3.5 II, f/11, Godox AD100 Pro On voit donc très large, mais dans le cas de la Cathédrale, on aimerait peut-être avoir aussi des lignes droites. Comme ça: Canon EOS 1Dx II, Objectif mystère, Notre-Dame d'Amiens Dans le design d'une optique extrême, le principal défi est moins de créer une ouverture ultra large, un angle ultra large, ou je ne sais quoi d'autre... Non, le défi, c'est de réussir à l'adapter à la monture. Ici, la monture reflex possède un tirage de 44mm, ce qui veut dire qu'il faut que l'optique restitue une image de qualité exceptionnelle près de 5cm derrière son dernier élément. Sinar C 4x5", Schneider Kreuznach 47mm f/5.6 Super Angulon XL MC 120°, Fomapan 400 Sur chambre photo, l'architecture optique est un peu plus simple à réfléchir, d'où ce 47mm couvrant 120°, ou encore le plus ancien Goerz Hypergon f/22 de 135° (!). Le tirage demandé par l'optique est égal à sa focale en général en grand format, donc il suffit de trouver une chambre qui se resserre à 40mm pour pouvoir utiliser le 47mm, etc. Hors, sur nos réflex, impossible d'allonger ou de raccourcir son boîtier. Voilà pourquoi on a longtemps considéré qu'on ne ferait pas plus ouvert que 50mm f/1.0 (et plus généralement 1.2) sur reflex, alors qu'il existe nombre d'optiques f/0.95 sur hybride. Voilà pourquoi on a considéré que le Canon EF 11-24mm f/4 L USM était et serait toujours l'optique avec le plus grand angle disponible sur cette monture avec 125° couverts à 11mm. En plus c'est un zoom autofocus, parce que pourquoi pas. 125° sur reflex, c'est absolument fou, et ce qui est encore plus fou, c'est qu'il y a plus large. En 2019, une marque, Samyang, a sorti le Samyang XP 10mm f/3.5. Une optique rectilinéaire pour reflex Canon. 130°. Le Samyang XP 10mm f/3.5 En 2021 j'ai acquis cet objectif. J'ai toujours été fasciné par les ultra grand angles, qui convenaient bien à ma passion égale pour les bâtiments religieux. Selon moi, ces bâtiments ne demandent que ça, du large, du grand angle et de la haute résolution. Bref, j'ai fini par revendre l'objectif un an après... Et en reprendre un 3 mois plus tard. Autant vous dire que j'ai pu le tester correctement, et que je l'apprécie énormément. Trancepts, Nef et Choeur en une seule image, où la perspective attire vers le plafond... Donc, 130°, c'est hyper large, de quoi faire ressortir un 9m² en 30m². On déconseille donc pour la photo immobilière si on ne veut pas décevoir les clients ! Par contre, c'est très sympa pour les cathédrales... Et même les petites églises. La vraie question, c'est, en dehors de ça, est-ce que c'est utilisable, et est-ce que ça rend bien ?! Les perspectives exacerbées dans les nuages renforcent la magnificence de l'Arc de Triomphe Jouer avec l'avant-plan devient un véritable défi ! On est pourtant pas si loin de la Tour Eiffel... Comme on peut s'y attendre, on est souvent un poil trop large. Si cela permet de créer de jolis panoramas en recadrant avec un aspect un peu "ciné", même en ville on va souvent trouver la focale carrément trop large. La différence avec 14mm est énorme, et pourtant le 14mm permet déjà tellement ! Samyang 14mm f/2.8 Un 10mm remplirait ici le cadre noir, et ce serait peut-être trop... C'est dire la différence. Donc, pas vraiment utile en ville, pas vraiment utile en portrait... Alors dans un cadre plus naturel ? Kiosque du Parc de la Hotoie, Amiens, Focus Stacking Le focus stacking est très aisé avec cette optique, mais la qualité dans les coins reste déplorable, surtout comparé au 11-24 Canon. Toutefois, on a jamais le regard dans le coin, tant l'objectif semble créer un trou noir au centre. En revanche, même en extérieur, on note l'inclinaison des arbres relativement proches, non négligeable si on souhaite conserver un rendu réaliste. C'est certes merveilleux de voir si large, mais on a pas forcément envie de ces arbres aussi penchés dès qu'on incline un peu l'optique. 11 Mai 2024, une nuit inoubliable En astro, on s'en sort. Les étoiles dans les coins sont étonnament peu déformées (pas plus que le reste en fait), sur les bords et au centre de l'image la qualité est amplement suffisante pour de petits tirages ou des posts internet. Niveau ressenti, on sent que les déformations des arbres sont moins gênantes ici quand le sujet est ailleurs. L'arbre au centre n'est pas "bizarre" et ça nous suffit. La Voie Lactée, beaucoup plus étirée qu'habituellement, ne nous choque pas car l'astrophoto c'est quand même vachement plus abstrait qu'un bâtiment ou un arbre étiré. Je ne pouvais pas photographier mes cibles intergalactiques... Finalement, c'est une optique de choix pour la capture d'aurores boréales ou d'évènements astronomiques comme les pluies de météores. Son champ énorme permet des poses longues sans filé d'étoiles, et l'ouverture maximale de f/3.5 déjà assez piquée est assez correcte, même avec des boîtiers peu performants en ISO. Ici, c'est mon Canon 1Ds mark III de 2007 et ses H3200 ISO qui sont mis à l'épreuve, et le résultat est très correct. Imaginez avec un 1Dx mark III... Je n'ai vraiment pas de chance avec les météores... Nuit des Étoiles 2024. On se presse pour observer au télescope La Voie Lactée, la Galaxie d'Andromède, et Saturne qui se lève. Visuel Assisté, NDE 2024 L'entrée de Coucy le Chateau sous la Voie Lactée. Bref, si 130° sont de trop en plein jour pour du paysage classique, parfois, en ville, la nuit ou dans un beau bâtiment, cet objectif peut révéler une vision qui serait impossible à votre collègue et son modeste 14mm... Est-ce que ça vaut 900€, ça dépend. Embellir un intérieur Faire respirer un cadrage difficile avec peu de recul Créer du merveilleux là où on serait à l'étroit Aucun 24mm ne fait ça En reportage, c'est un objectif sans lequel je ne me vois pas. Il crée de l'inhabituel, il crée un nouveau regard. Il m'autorise à penser large, comme le 135mm f/1.8 m'autorise à penser flou. Cet objectif apporte quelque chose de frais et de rare, même s'il sera plus souvent un poids mort, les quelques prises qu'il va permettre justifieront d'emmener quasi 750g de plus dans son sac. Allez, je vous laisse réfléchir en ultra grand angle, avec une dernière photo. Méditez bien ! Pour les amateurs d'hybrides, il existe plus large que 10mm maintenant, avec 9mm mais en f/5.6, moins astro-friendly chez Laowa. Cathédrale de Brussels, Canon EOS 1Dx II, Samyang XP 10mm f/3.5, HDR, f/11

  • L'Astrophoto, l'Art de faire comme tout le monde

    Lune, ASI715MC IR850+, 10" f/4.8, 09/2024 Bon, c'est pas vraiment un art, le fait de faire comme tout le monde. Et l'astrophoto ne se prétend pas vraiment Art. Jupiter, ASI715MC, 10" f/25, 08/2024 Le but du jeu est simple: réussir à obtenir le plus de signal, et de la meilleure qualité possible. Pour cela, on peut y passer des heures pour les planètes, et des centaines d'heures pour les nébuleuses et galaxies (le ciel profond). Ensuite, il faut traiter ce signal, de façon à faire ressortir le maximum de détails capturés, sans trop dégrader l'image. On peut faire plusieurs versions avant de trouver un équilibre qui nous convient... Et re-changer d'avis un an plus tard. M51, 1DsIII, 10" f/4.5, 05/2024 Quelque part, le but du jeu, c'est très technique. Optimiser l'optique, du télescope au capteur à travers le filtre, et optimiser l'électronique avec la calibration du capteur, le refroidissement, la conversion analogique-numérique, les paramètres de prise de vue; l'optimisation logicielle aussi: le débruitage, le rééchantillonnage, le traitement, le développement... Et je n'ai pas parlé de météo, de qualité du ciel, etc.... L'astrophotographe se bat contre tous les éléments de son matériel pour en tirer le maximum, la quintessence, pendant un maximum de temps... Tout ça pour prendre en photo la même cible que le voisin. M51, ASI294MM-P, LRVB, 10" f/4.5, 09/2024 La Nébuleuse d'Orion. La Grande Galaxie d'Andromède. L'Amas ouvert des Pléiades. Probablement les trois cibles les plus photographiées de l'hémisphère, et pourtant même les plus chevronnés y reviennent régulièrement, ajouter du signal ici et là, ou refaire une meilleure version, plus détaillée, plus... Je ne sais pas, plus tout. Orion, ASI294MM-P, L+R, 85mm f/1.2, 12/2024 Mais pourquoi ? C/2022 E3 ZTF, Canon EOS 5Ds, 300mm f/2.8, 2022 Pour le plaisir. Comme un motard qui pose le genou de temps en temps, l'astrophotographe réalise ses petits exploits à chaque session. Loin du Grand Prix de Moto, loin même du circuit professionnel... Loin du JWST, de Hubble, ou même d'un télescope de 2m au Chili... Faire mieux que la fois précédente, découvrir, avec son propre matériel, depuis son propre jardin, plus de détails dans une galaxie lointaine, c'est une motivation plus que suffisante. Que le plus de détails soit de 0.1% ou de 100%... La fierté, le plaisir, la passion sont là. M81, ASI715MC Lucky Imaging, 10" f/4.5, 11/2023 Capturez des photons. Droguez-vous avec, c'est encore légal.

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